Ce n’est pas la grande euphorie dans le groupe des “Noir et Blanc” en pleine reconstruction.
Pour l’entraîneur sfaxien Alexandre Dos Santos, entamer le championnat avec un match contre le nouveau promu, l’ASG, est plus qu’une chance. Une véritable aubaine pour un bon départ. Car malgré plusieurs semaines de préparatifs tous azimuts et le bon nombre de matches amicaux dans les jambes, le CSS est encore loin de rassurer. Pour certains de ses fans qui ne voient pas une grande marge de progression dans l’effectif actuel, il fait même craindre une mauvaise entrée en matière en championnat et bientôt en Coupe de la CAF et de nouvelles désillusions. Pourquoi ce scepticisme pour ne pas dire pessimisme après tous les efforts et sacrifices consentis par le nouveau bureau directeur et son président, Abdelaziz Makhloufi ? Apparemment, les choix du nouveau staff technique au niveau des joueurs qu’il a gardés dans l’effectif, des recrutés et de ceux mis sur la liste de départ sont loin de faire l’unanimité. Le fait d’avoir cédé des talents qui promettent comme Iyed Belwafi (USBG), Jasser Mâaroufi et Mohamed Aziz Sekrafi (UST ) montre bien que le CSS a abandonné le cap vers l’avenir et le pari sur les jeunes pour rebâtir le grand empire sfaxien rêvé. C’est un retour donc aux joueurs d’expérience, aux recrutements pas très bien étudiés et ciblés qui ne feront pas forcément les beaux jours du CSS à qui on veut redonner, selon les fortes promesses de Abdelaziz Makhloufi lui-même, son identité, son image de marque et l‘ADN de ses années bonheur.
Le cas Sabri Ben Hassen
Le meilleur exemple qui illustre cette politique tâtonnante, c’est celui du portier Sabri Ben Hassen. C’était le meilleur gardien de la fin du championnat de la saison passée. Au lieu de le confirmer dans le poste, on a fait revenir Aymen Dahmen pour récupérer sa place de numéro un, on lui a enlevé le capitanat et on l’a relégué au grade de numéro trois derrière Mohamed Hédi Gâaloul, redevenu deuxième. Le coup de grâce porté à Sabri Ben Hassen, conséquence de tout ça, c’est de ne pas avoir bénéficié de la confiance du sélectionneur Faouzi Benzarti et d’avoir été écarté de la liste. On ne peut pas gâcher d’une manière plus triste une carrière aussi prometteuse. Sabri Ben Hassen ne sera donc pas, sauf surprise inimaginable, dans les buts du CSS face à l’ASG aujourd’hui.
La défense : une équation à plusieurs inconnues
Malgré les nombreux tests effectués, l’entraîneur Alexandre Dos Santos n’a pas encore fixé sa stratégie défensive et la formule de la ligne arrière. Mohamed Ali Mhadhebi n’est pas à son goût côté droit. Et ce sont Gianni D’Angelo et Rayen Derbali qui resteront en ballottage permanent pour ce poste. Hichem Baccar est sans concurrent sur le flanc gauche. Les trois joueurs qui s’imposent en cas de défense centrale à trois sont Koffi Constant Kouamé, Mohamed Nasraoui et Haythem Ayouni. Certes, il restera à déterminer le rôle de chacun pour une meilleure complémentarités.
Le trop plein en milieux défensifs
Le tandem technique Alexandre Dos Santos-Mohamed Slim Ben Othman s’est trompé en gâchant bien de places dans le quota des 10 seniors autorisés pour engager autant de milieux récupérateurs. Pedro Sá, Gaoussou Traoré et Firas Sekkouhi, avec Fodé Camara et Moussa Bella Conté, c’est une véritable surcharge pour aligner un duo à chaque match. Ce sera aussi un casse-tête et un danger d’instabilité dans le jeu. Est-ce avec cette densité en demis défensifs que le CSS va retrouver son style basé sur l’offensive, le jeu ouvert et spectaculaire ? Certainement pas.
Soucis toujours existants en attaque
D’autant plus que les problèmes de l’efficacité dans le secteur offensif sont loin d’être résolus. Au lieu d’accorder la priorité et de mettre le paquet pour recruter des meneurs de jeu et derniers passeurs de grande qualité et des buteurs classiques de grande classe, les responsables chargés du volet recrutement (technique et administratif) se sont contentés de joueurs relayeurs plus de couloir que de profondeur. Mohamed Dhaoui (Cristo), c’est un élément qui peut donner un plus à l’attaque, mais c’est insuffisant pour un compartiment qui se doit d’être rayonnant. Même avec le retour de Baraket Lahmidi à de meilleurs sentiments.
La venue de l’ex-patron du milieu de terrain de l’OB, Mohamed Absi, est un acquis, mais ça demande de bons joueurs de soutien et d’appui. Fabien Winley (retour de prêt de l’UST) est une solution avec son sens du but malgré son évolution sur le couloir. En pointe, le choix sera limité entre Hazem Haj Hassen (4 buts en 35 matches !), Amen Allah Haboubi qui s’est à peine remis d’une longue blessure et le jeune Amor Ben Ali qui pourra toujours tirer son épingle du jeu.
L’objectif à Gabès sera de rentrer avec les trois points même avec ces lacunes palpables et sans trop se soucier de la manière et du spectacle à montrer. Puis il y aura le court répit avant les matches de la Coupe de la CAF et la clôture du mercato estival le 20 septembre par une opération coup de force pour engager les deux ou trois grands piliers qui manquent.